Brexit : Quel impact sur l’immobilier commercial ?
Après un début d’été compliqué pour le monde économique anglais, les premiers effets du Brexit commencent à se faire sentir, notamment en matière d’immobilier.
Plusieurs fonds gelés
Le mois dernier, quelques semaines seulement après le Brexit, plusieurs fonds ouverts immobiliers anglais ont choisi, face à l’ampleur des demandes de retraits de fonds, de suspendre leur activité. L’afflux massif d’investisseurs étrangers souhaitant retirer leur mise dans les propriétés immobilières commerciales avaient déjà entrainé une décote de 15% après le vote. Le dernier gel des activités dans le pays avait eu lieu en 2007, après les premiers signes annonciateurs de la crise financière. Ces fonds rassemblés pèsent aujourd’hui 15 milliards de livres sterling, ce qui représente plus de la moitié du secteur.
Si la banque d’Angleterre se dit attentive et surveille la situation, les acteurs étrangers font de même. En effet, ce sont eux qui détiennent, depuis 2009, 45% du marché dans le pays. Leur comportement sera donc suivi de près par les britanniques, en attendant les longues négociations autour de la sortie de l’Union Européenne.
Des craintes pour 2017
Après la renaissance de ces dernières années et la véritable explosion des prix du marché général de l’immobilier anglais (jusqu’à 76%), le résultat du vote a jeté un froid.
Dans un entretien de David Buik accordé à Euronews, celui-ci exprime une certaine « inquiétude d’une entrée en récession d’ici le premier trimestre 2017 ». Il précise qu’un ralentissement des investissements étrangers s’était déjà fait sentir au premier semestre dans l’immobilier commercial. Le gouverneur de la Banque d’Angleterre parlait lui « d’une chute de 50% du chiffre d’affaires du secteur depuis le premier trimestre ».
L’attente nécessaire pour réagir
Il semble difficile, pour l’heure, de connaître précisément les effets de la sortie de l’Europe du Royaume-Uni. Nul ne sait aujourd’hui si le mouvement de personnes sera, ou non, important. HSBC avait annoncé, avant même le résultat du vote, qu’en cas de sortie de l’union, elle transférerait 20% de ses effectifs vers Paris. L’immobilier, qu’il soit commercial ou de bureau, devrait perdre de sa valeur, notamment sous l’effet de la baisse de la demande de bureaux, mais aussi de la chute de valeur de la livre sterling. Ceci devrait contribuer à une réduction des écarts avec l’immobilier parisien, pouvant représenter une opportunité pour le secteur en France !
C’est donc une période ponctuée d’incertitude et d’observation qui commence. Si certains voient déjà en le Brexit l’opportunité de profiter de la baisse des prix et de la livre sterling pour investir, les mois à venir seront, eux, aussi importants qu’éclairants. C’est à ce moment-là qu’il sera le plus aisé de prendre la décision, ou non, d’acheter, et surtout de trouver la meilleure manière de le faire.